LA RESPIRATION
La respiration est le fondement principal de la pratique du Hatha Yoga, ainsi que de la vie en général, puisque comme nous le savons « le souffle c’est la vie ». En effet, nous commençons celle-ci par une première inspiration et nous la terminons en rendant notre dernier souffle… Il est d’ailleurs beaucoup plus important de savoir bien respirer que d’être souple comme un élastique, même si le fait de combiner les deux (postures et respirations) aura un impact d’autant plus important.
Pour savoir comment bien respirer, nous pouvons interroger les « professionnels » de la respiration. A savoir : les plongeurs (aussi bien avec des bouteilles mais essentiellement les apnéistes) et les chanteurs, ainsi que les acteurs de théâtres qui ont également besoin d’avoir du souffle pour se faire entendre et avoir suffisamment de présence et endurance sur scène, et bien sûr les yogis.
Tous ces professionnels du souffle nous apprennent à respirer « avec le ventre ». D’ailleurs si vous avez également l’occasion d’observer un bébé respirer, vous verrez qu’il respire naturellement avec le ventre.
En tant que pratiquants du yoga, nous allons donc apprendre à développer une respiration consciente mais aussi abdominale et complète. Néanmoins, l’air ne va jamais dans le ventre mais toujours dans les poumons. Le fait de laisser le ventre accueillir la pression du souffle en le sortant (sans pour autant le pousser comme des forcenés) permet de solliciter de la manière la plus optimale le muscle principal du souffle : le diaphragme. Cette respiration abdominale, outre le fait de permettre au diaphragme de jouer pleinement son rôle (par le fait de descendre en inspirant et de remonter en expirant), permettra également d’exercer un massage particulièrement bénéfique sur tous les organes internes. Alors pourquoi s’en priver ?
Le diaphragme est également un muscle particulièrement relié aux émotions. Et celui-ci se trouve bien souvent contracté et contrarié par divers éléments de nos vies quotidiennes, qui ont d’ailleurs tendance à faire remonter un peu trop haut la localisation de la respiration. Il est donc nécessaire d’apprendre à le solliciter, à le renforcer et le détendre. Et pour cela, nous avons une solution naturelle : la respiration « yoguique ».
Recueillant les propos du Bouddha, le Canon Pali nous dit (Majjhima Nikaya) :
« Lorsqu’il inspire, il est pleinement conscient qu’il inspire. Lorsqu’il expire, il est pleinement conscient qu’il expire. Lorsqu’il inspire, longuement, il sait qu’il inspire longuement. Lorsqu’il expire longuement, il sait qu’il expire longuement. Lorsqu’il inspire brièvement, il sait qu’il inspire brièvement. Lorsqu’il expire brièvement, il sait qu’il expire brièvement. A l’instar de l’habile tourneur qui, en tournant longuement, est conscient qu’il tourne longuement et qui, en tournant brièvement, est conscient qu’il tourne brièvement : lorsqu’il inspire longuement, le pratiquant sait chaque fois qu’il inspire longuement. Lorsqu’il expire longuement, il sait chaque fois qu’il expire longuement. Lorsqu’il inspire brièvement, il sait chaque fois qu’il inspire brièvement. Lorsqu’il expire brièvement, il sait chaque fois qu’il expire brièvement.
De lui-même, le pratiquant s’entraîne ainsi : 'Quand j’inspire, je suis pleinement conscient de tout mon corps. En expirant, je suis pleinement conscient de tout mon corps. Quand j’inspire, je calme mon corps. En expirant, je calme mon corps.' »